Quelques jours après le résultat des élections législatives, la déferlante annoncée de l’extrême-droite est contenue, la catastrophe est évitée, pour le moment.
Difficile d’y voir une grande victoire pour autant. Certes, le front républicain a été ranimé in extremis. Certes, les forces de gauche sont arrivées premières, en tête du scrutin, alors qu’elles étaient annoncées secondes. Certes, en Gironde, il ne reste « plus » qu’une députée RN. Pourtant, et malgré de sérieuses faiblesses en termes de fond et d’incarnation, les forces d’extrême-droite n’ont jamais été aussi nombreuses dans l’hémicycle, et nombre de victoires ont été obtenues à l’arrachée.
Emmanuel Macron disait vouloir une clarification, sa dissolution irresponsable a pour résultat de mettre au défi de façon inédite les institutions de la Ve République, au risque du blocage pur et simple. Les tractations se multiplient, et les forces conservatrices, bourgeoises et réactionnaires font tout pour enjamber leur défaite et ignorer la dynamique réelle qui a pourtant été en faveur des forces de gauches, pour certaines encore et toujours reléguées au sein des « extrêmes ».
Pour le monde de l’éducation, déjà victime de l’aveuglement libéral et de sa brutalité, l’incertitude s’ajoute à la multiplication des difficultés. Il ne faut pas croire que l’action politique du gouvernement est mise entre parenthèses. L’application de la réforme des groupe de niveaux, confirmée il y a peu par Nicole Belloubet, et malgré les différentes formes de mobilisations menées jusqu’au bout du brevet des collèges, est un gaspillage matériel et pédagogique coupable. Un programme d’éducation sexuelle doit être déployé pour la rentrée, sans être « instrumentalis[ées] au profit d'une cause militante ou d'une idéologie » (Mark Sherringham, président du Conseil supérieur des programmes). En parallèle que le Planning familial de la Gironde, acteur important de la prévention en milieu scolaire, a failli fermer ses portes faute de financement. Où est l’action militante ? En parallèle, les résultats aux concours d’enseignements rappellent que le manque de personnel va continuer de s’accroître et que les moyens continuent à s’éroder.
Malgré tout, les élections législatives ont montré une réelle vitalité de la démocratie sociale et de la mobilisation populaire, qui n’ont pas failli. Nombre de citoyen.nes ont manifesté, tracté, collé, parfois pour la première fois et se sont investis pour un nom, un parti, des idées, des valeurs.
Cet engagement doit être entretenu et nourri pour combattre la progression des idées fascistes et ses expressions xénophobes, complotistes, anti-féministes, anti-LGBQIA+, antisociales, liberticides, jusque dans les salles de classe. Le répit qui a été arraché, et dont la durée sera incertaine, doit être mis à profit plus que jamais.
Syndiquons-nous, unissons-nous, faisons nous entendre et ne laissons rien passer.